Introduction
La mise en place d?un WMS (Warehouse Management System) est une étape clé pour toute entreprise qui veut optimiser sa supply chain et fiabiliser la gestion de ses entrepôts. Mais même avec un cahier des charges précis, la réussite n?est jamais garantie. Gouvernance, qualité des données, conduite du changement? autant de leviers qui conditionnent la performance finale.
Pour un Directeur/Responsable Logistique, le WMS est un choix stratégique qui engage la productivité, la satisfaction client et le retour sur investissement.
? Cet article s?appuie sur l?expérience terrain de plusieurs projets déployés pour des clients par Pierre Boirel (SCOD), consultant indépendant et partenaire d?Infflux. Il met en lumière les bonnes pratiques éprouvées qui transforment un projet WMS en véritable levier de performance opérationnelle.
RÈGLE 1 : Poser le bon diagnostic avant de démarrer
Dans chaque projet WMS, la première vérité qui s?impose est celle de la maturité IT de l?entreprise. Pas la maturité ?déclarée?, mais la maturité ?réelle?. La maturité IT désigne la capacité d?une entreprise à
Car un WMS ne corrige pas les faiblesses des référentiels, bien au contraire, il révèlera plutôt les incohérences. Produits, codes-barres, dimensions, stocks et règles d?emplacement doivent être maîtrisés pour éviter erreurs, retards, surcoûts et insatisfaction opérationnelle. Investir tôt dans la fiabilisation des données et l?acculturation des équipes est donc un levier direct de performance pour les directions logistiques : cela sécurise la mise en ?uvre, facilite la conduite du changement et garantit le retour sur investissement du projet.
Priorité 2025 : investir dans des plateformes unifiées et des technologies flexibles qui intègrent l'IA, l'IoT et les API, pour améliorer la gestion des stocks et l'organisation des transports
Durabilité renforcée et réduction de l'empreinte carbone
La durabilité a occupé une place centrale dans les stratégies des entreprises en 2024, en particulier dans le domaine de la Supply Chain. Face aux pressions environnementales et aux exigences croissantes des consommateurs, les entreprises ont dû repenser leurs méthodes de production et de distribution. En 2025, cet enjeu devient encore plus prégnant, avec un objectif clair : réduire l'empreinte carbone de la Supply Chain tout en maintenant la compétitivité.
Les initiatives de décarbonation se multiplient. L'électrification des flottes de transport, l'optimisation des itinéraires de livraison et l'utilisation de matériaux recyclables dans les emballages sont autant de solutions qui contribuent à réduire l'impact environnemental des chaînes logistiques. Ce mouvement est soutenu par des solutions TMS qui permettent d'optimiser les chargements, les circuits de distribution et bien sur les itinéraires.
En 2025, la Supply Chain devra encore plus se focaliser sur les objectifs ESG (environnement, société et gouvernance). Les entreprises devront développer des stratégies qui intègrent des pratiques circulaires et qui utilisent des énergies renouvelables. La durabilité ne sera pas seulement un avantage concurrentiel, mais aussi un impératif pour répondre aux attentes des consommateurs et des régulateurs.
Chez Infflux, une phase de Mise En Situation Opérationnelle permet aux équipes de rapidement diagnostiquer le niveau de maturité pour calibrer l?accompagnement : plus la maturité est faible, plus il faut être prescripteur avec un risque de délai sur le projet WMS.
Allez plus loin : Retrouver un article de Pierre Boirel ?Pourquoi la qualité des données conditionne-t-elle la réussite d?un projet logistique ?
RÈGLE 2 : Dire non pour mieux réussir
Un projet WMS ne doit pas se transformer en catalogue de fonctionnalités. Le rôle du Directeur Logistique est de protéger le projet des dérives fonctionnelles. Multiplier les demandes ?nice-to-have? fragilise l?adhérence au standard, complexifie les tests et alourdit les coûts.
Savoir dire non, c?est exercer un arbitrage stratégique. Cela consiste à avancer progressivement, en priorisant les processus essentiels qui assurent la continuité d?activité et la performance immédiate. Cette démarche par étapes maîtrisées permet d?intégrer ensuite, de façon raisonnée, les évolutions qui auront démontré leur valeur.
Le réflexe naturel de ?vouloir tout en même temps? comporte un risque réel : surcharger le projet, allonger les délais et générer de l?insatisfaction. Assumer une logique de compromis n?est pas un renoncement, mais une condition de succès. C?est ainsi que l?investissement se concentre sur ce qui produit de la valeur opérationnelle et garantit le retour sur investissement.
RÈGLE 3 : Instaurer une gouvernance solide
La réussite d?un projet WMS repose avant tout sur une gouvernance claire et structurée dès le lancement. Il s?agit de
Cette gouvernance doit également s?appuyer sur un sponsor interne côté client, capable d?arbitrer et de porter le projet au sein de l?organisation. C?est cette discipline collective, associant la direction logistique, l?IT et l?éditeur-intégrateur, qui protège l?investissement, sécurise les délais et instaure une relation de confiance avec l?ensemble des parties prenantes.
RÈGLE 4 : S?appuyer sur le terrain pour fédérer les équipes
Un projet WMS ne se limite pas à la mise en place d?un système : il engage avant tout des hommes et des femmes et implique une transformation des processus opérationnels. Aller sur le terrain, observer les flux réels, comprendre les contraintes d?implantation, tester les terminaux radio et présenter les écrans dès la phase d?analyse fonctionnelle sont des étapes clés pour ancrer le projet dans la réalité opérationnelle.
Chez Infflux, cette démarche s?appuie sur une phase de Mise En Situation Opérationnelle qui permet de montrer aux équipes des écrans BEXT paramétrés à partir de leurs propres données et pour leurs propres flux. Cette immersion rend l?outil tangible, favorise une appropriation rapide et réduit les écarts entre les attentes du métier et de l?IT.
Au-delà de la démonstration technique, cette pédagogie visuelle constitue un levier de conduite du changement : elle prépare les utilisateurs à leur futur environnement et crée les conditions d?un engagement durable post-démarrage.
RÈGLE 5 : Déployer en deux temps avec la méthode 80/20
Pour sécuriser la continuité d?activité, mieux vaut éviter le big bang et assumer un déploiement en deux étapes. La première phase, qui couvre environ 80 % du périmètre, vise à assurer la robustesse opérationnelle et la continuité dès la mise en production.
La seconde phase, planifiée à trois ou six mois après le démarrage, mobilise les 20 % restants. Elle n?est pas un simple ?ajout différé? : c?est une véritable chance d?ajuster l?outil après quelques mois d?utilisation réelle. Cette approche permet d?identifier les irritants concrets, de confirmer les besoins exprimés à chaud, et d?apporter les optimisations réellement pertinentes.
Peu privilégiée dans les projets, cette stratégie est pourtant déterminante. Elle favorise une appropriation progressive, accompagne la montée en maturité des équipes et garantit des ajustements optimaux, réalisés au moment où ils apportent le plus de valeur.
RÈGLE 6 : Tester pour s?approprier
Le cahier de tests, rédigé puis exécuté par les équipes logistiques, constitue une véritable garantie de réussite. Réalisés en conditions réelles, ces tests valident l?outil et permettent aux utilisateurs clés de se l?approprier avant de devenir les futurs relais du changement dans l?entrepôt. Ils facilitent ainsi la conduite du changement et renforcent l?engagement des équipes.
Enfin, cette phase de tests structure le phasage 80/20 : ce qui n?est pas validé dans la première étape peut être repris et ajusté dans la seconde, sans compromettre ni la continuité d?exploitation ni la maîtrise opérationnelle du WMS.
Conclusion : transformer le projet WMS en levier de performance durable
Un projet WMS ne se résume pas à un déploiement technique : c?est un choix stratégique qui engage la performance globale de l?entreprise. Mal maîtrisé, il peut fragiliser l?activité, impacter la qualité de service et compromettre la rentabilité. Pour le Directeur Logistique, la réussite passe par une approche équilibrée : diagnostiquer avec lucidité la maturité de l?organisation, faire des arbitrages clairs, instaurer une gouvernance robuste, impliquer les équipes et piloter le phasage 80/20.
En combinant rigueur et pragmatisme, l?entreprise sécurise ses délais et son budget, tout en garantissant l?appropriation de l?outil par les utilisateurs. Plus qu?un système installé, c?est un WMS pleinement utilisé, capable de générer productivité, fiabilité et retour sur investissement.
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